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par tite-marmotte » jeu. 20 oct. 2011 15:42
Une marmotte perdue dans les Hautes-Alpes...
ou
Périple d'une marmotte...
ou
Comment aller au-delà de ses limites...
Mes premiers tours de roues
Lors de mon inscription sur le forum j'annonçais 24 ans de permis moto (obtenu avec celui pour la voiture - permis belge) et 0 km au compteur...
En août je prends 6 h 00 de cours en moto-école... les 2 dernières heures sont catastrophiques... impossible de faire les demi-tours... mais j'arrive à faire le parcours "rapide" assez bien (mais pas dans les temps)...
La moto est dans le garage sans patins de protection... Je ne veux pas monter dessus tant que les tampons ne sont pas placés.
Début septembre c'est chose faite. JLM amène la moto sur le parking du Leclerc, va chercher la sienne et ma première leçon avec lui débute. Démarrages, freinages, arrêts, virages, trajectoires, une heure et demi plus tard... j'ose aller sur la route pour ramener la moto à la maison... 800 mètres...
Premier défi réussi.
Le 6 septembre... première sortie... je roule à 50 km/h... je trouve que ça va vite... on traverse le village à 25 km/h... pauvre JLM il traîne un fameux boulet... !!! Au bout de 2 h 00 de promenade... ça roule un peu mieux... on prend la nationale pour rentrer je pousse une pointe à 90 km/h... la nuit est tombée... brrr je n’aime pas ça... 15 km à faire pour rentrer à la maison.
On fera ainsi 4 sorties sur les chemins de campagnes... je suis JLM comme son ombre... je m'améliore dans la conduite mais je trouve que la moto "danse"... il faut changer les pneus...
On les réserve à Nancy à 120 km de chez nous... il va falloir prendre les nationales...je connais la route sur 90 km... grande appréhension... le trajet se passe bien...JLM me fait passer devant lui... il repasse en tête pour les virages plus délicats à aborder... il me donne des conseils pour les virages pendant que les mécanos changent les pneus... j'ai des nouveaux pneus... mais dans le garage des panneaux indique qu'il faut faire attention au temps du rodage des pneus... brrr... je suis moyennement rassurée... mais je sens la différence de tenue de route... ouf... sortie de 270 km...
Deuxième défi assumé.
Le lendemain, nouvelle sortie par les nationales... je passe devant... je double ma première voiture...mon premier tracteur... quelques pointes à 110 km/h... grande appréhension il va falloir prendre la double-voie pour contourner la ville... on y arrive. Les voitures déboulent de partout... brrr je n’aime pas ça...Chemin du retour... Il est convenu avec JLM qu'il me laisse si je traîne trop et qu'on n'est pas trop loin de la maison... à 20 km de la maison... la nuit commence à tomber... JLM prend le large... je continue à mon rythme... j'appréhende d'arriver aux deux tournants en épingles... il fait nuit noire quand j'y arrive... brrr je ne vois rien...je passe les tournants à 25 km/h... je déteste rouler de nuit... je rentre à la maison aussi vite qu'un escargot... mais j'y arrive.
Le week-end à Sisteron approche... je me demande si j'y vais en moto ou en voiture. J’ai parcouru près de 900 km depuis ma première sortie.
On en discute avec JLM, je pense que je peux y arriver... lui aussi... mais je me refuse à être un boulet pour lui et les autres... je ferais donc la route toute seule... mais en sachant qu'il ne serait pas "loin".
J'hésite sur l'itinéraire après Grenoble... le col de la Croix Haute ou Gap ... je suis plus tentée par la Croix Haute, je sais que la descente du col Bayard à Gap est assez "hard", je suis déjà passée en voiture par ces deux itinéraires. JLM et Cie (Fifi, Ninie, Bouly et Hf38) passeront par la Route Napoléon... je décide donc de passer par le même itinéraire.
Deux étapes... Chaumont – Mâcon (270 km) logement puis Mâcon - Sisteron (360 km) et en cas de problème à Mâcon je peux encore changer d'avis et prendre la voiture de Bouly.
Afin de me rassurer je décide de prendre avec moi un GPS qui me servira à visualiser la route et les virages. On place donc sur la moto une prise allume-cigare. JLM me rode les pneus en passant un petit coup de papier de verre sur les côtés (conseil du magasin). J’ai une bombe anti-crevaison dans le sac de réservoir, une paire de gants d’hiver, le GPS branché, une bouteille d’eau et un tube de lait concentré sucré.
J’ai préparé mon itinéraire, Langres, Dijon (je décide de traverser la ville par les boulevards plutôt que la double-voie… ), Beaune, Châlon, Tournus, Macon.
Le grand jour arrive... on charge la moto avec les deux valises (je n'ai jamais roulé avec les valises et encore moins chargées). JLM me dit qu'on ne les sent pas quand on roule... je le crois...
14 h 00, le moteur tourne… je passe la première… et je démarre… après 1 km effectivement les valises ne me gênent pas. Je suis concentrée sur la conduite et le stress du départ s’en va.
J’arrive à Dijon, j’ai été retardée par des travaux, perdu au moins 40 min, je dois arriver avant la nuit à Mâcon… malgré mon appréhension, je décide de prendre la double-voie et de contourner la ville… j’ai peur mais tant pis… je préfère avancer de jour que d’être obligée de rouler la nuit. Finalement ça se passe bien… ça roule à 90 km/h… ça me va… pas trop de monde… je garde une distance de sécurité… ouf sortie de Dijon… Marsannay… je suis fière de moi… j’ai réussi à passer Dijon et en plus par la double-voie…. Arrêt aux feux… c’est bête il y a justement un petit parking un mètre avant… et juste une toute petite bordure à monter et je pourrais faire une pause… hum… pas simple de passer la petite bordure… j’y vais doucement mais ça ne passe pas… je recommence la roue avant est passée et… merde la moto penche dangereusement … je ne touche plus le sol que d’un seul pied… pas moyen de la retenir… elle tombe… je saute sur le côté… ouf… je ne tombe pas mais la moto est au sol… le moteur tourne… j’ai la présence d’esprit d’actionner le coupe-circuit… elle n’a pas touché de voitures… je la regarde par terre… puis je vais sur le trottoir… j’enlève mes gants, mon casque… je suis relativement calme… fataliste… je me dit… « comme ça c’est fait !».
Un monsieur arrive en courant et me demande : « ça va… ? » je réponds que oui… puis il me dit : « j’ai vu ce que tu voulais faire et j’ai vu que c’était la chute assurée… et je me suis garé ». Il a remis la moto sur ses roues avec l’aide du conducteur de la voiture qui me suivait. C’était un motard… il m’a demandé plusieurs fois si ça allait, je lui dis oui et qu’il n’y avait pas longtemps que je faisais de la moto et que c’est la première fois que je fais de la route seule. Il m’explique qu’il ne faut plus faire ce genre de manœuvre et pourquoi. Je lui demande s’il veut bien regarder si je peux reprendre la route… s’il n’y a rien d’abîmé… mais elle refuse de démarrer… aie… je vais devoir la faire dépanner… puis il se rend compte que le coupe-circuit est enclenché… elle démarre… il me souhaite bonne route et de faire attention… je le remercie vivement … puis une poignée de mains et le voilà parti. Je repars… j’ai encore perdu du temps mais je relativise… le voyage aurait pu s’arrêter là.
Je reprends la route et tout se passe bien, à Mâcon je décide d’utiliser le GPS pour me rendre chez Bouly… la nuit va bientôt tomber et je déteste rouler le soir. Je reconnais une partie du chemin… je n’écoute pas la « petite voie » tant que je retrouve des endroits connus. Puis arrive un moment où je ne sais plus par où aller… et je fais confiance à la « petite voie »… je perds encore du temps il fait presque nuit… j’essaie de rester calme… je suis fatiguée… j’écoute la « petite voie » mais ne reconnais pas les endroits par où je passe… puis après quelques tours, détours et demi-tours… je reconnais les endroits… j’arrive au village… il fait nuit noire… deux difficultés… deux virages très serrés à prendre dont le dernier en côte assez accentuée… et voilà… le dernier virage mal négocié… le moteur cale… je redémarre… en forte côte… j’avance 30 cm puis de nouveau la moto s’arrête… je redémarre… puis de nouveau je cale… pfff il me reste 100 mètres à parcourir… dernière tentative… après ça je laisse la moto là et JLM viendra la chercher quand il arrivera. Ça passe… ouf… je parcours les derniers mètres puis je m’arrête mais la rue est très pentue… je n’arrive pas stabiliser la moto… elle recule et la béquille frotte sur la route… après trois essais je la mets légèrement de biais et ouf… elle ne bouge plus… !
Fin de la première étape (270 km).
JLM et Fify58 arrivent une heure plus tard… on décide d’aller manger à Mâcon, il est assez tard quand on revient et on va se coucher vers 1 h 00 du matin.
Le lendemain matin, je décide de poursuivre en moto et de ne pas prendre la voiture. On recharge les motos et je prends également sur la mienne le top-case qui contient les vêtements de Bouly.
Je suis (du moins j’essaie) JLM et Fify/Bouly jusqu’à la station pour faire le plein, ensuite je prends la direction de Bourg-en-Bresse tandis qu’ils partent vers le lac de Paladru pour retrouver Ninie. Ils passeront par Grenoble (moi aussi) pour rejoindre HF38… avec un peu de chance… on y arrivera ensemble… ils ne seront donc pas très loin de moi sur la route Napoléon et s’ils font une pause je pourrais peut-être parcourir quelques km avec eux.
La route est belle mais le temps est couvert, il ne fait pas chaud, j’essaie de ne pas trop traîner, je suis partie une heure plus tard que prévu, j’avance bien. Je contourne Bourg-en-Bresse et déjà je vois les indications Grenoble (D1075), voilà un souci de moins, le chemin est bien indiqué. Je fais une petite pause après Montalieu il est 13 h 00. Je passe près du lac de Paladru, je me dis qu’ils sont en train de manger au bord et qu’avec un peu de chance on se retrouvera vers Voiron. Je décide de continuer à rouler pour ne pas perdre de temps je mangerais plus tard après Grenoble.
J’arrive dans les environs de Voiron, un panneau indique une descente de 10%... oups… je stresse un peu… dans mon souvenir cette route ne descendait pas si fort… de toute manière pas le choix il faut y passer… je descends donc vers Voiron… je ne suis pas très rassurée… je me cale à droite pour laisser les voitures me dépasser… j’arrive à Voiron et la route continue de descendre… il y a assez plein de circulation… dans mon souvenir c’était moins long…
Je sors de Voiron et continue la route vers Grenoble… je vois Voreppe, je suis sur la bonne route… je ne veux pas prendre l’autoroute ça me fait trop peur… rouler à 130 km/h ou même 120 c’est trop vite pour moi !
Je passe devant l’entrée de l’autoroute et je vois le panneau Sassenage ouf… c’est par là que j’avais prévu de passer et ensuite Fontaine… et je me retrouve dans les embouteillages, je perds du temps, je passe un grand pont je m’enfonce dans la ville… zut je ne vois pas la direction de Pont de Claix… je continue donc tout droit puis je remarque une indication Pont de Claix pour les cyclistes… je prends donc cette route ensuite je me perds… je ne regarde pas le GPS il est programmer pour me conduire à la gare de Grenoble et je ne sais pas où elle se situe par rapport au chemin que je dois prendre… finalement je vois une indication « Route Napoléon suivre Chamonix »… je suis donc cette direction et je me retrouve sur la Rocade Sud… je roule un peu, ouf vitesse limitée à 90 km/h puis au bout d’un km ou deux je me rends compte que je suis dans la mauvaise direction, je prends la première sortie et je remonte sur la double-voie dans l’autre sens et là je vois un énorme panneau Vizille et son château – Route Napoléon prochaine sortie. Je sors donc mais je ne sais pas vraiment où je suis (j’ai vu en rentrant à la maison que j’étais passée par Eybens), j’arrive à un feu rouge… un motard vient se placer à ma gauche, j’en profite pour lui demander si je suis bien sur la route qui mène à Vizille pour prendre la route Napoléon… il me dit oui et me propose de faire la route ensemble jusqu’à Vizille… j’accepte… trop contente d’avoir quelqu’un à suivre… le pauvre il ne sait pas qu’il va traîner un boulet… pas eu le temps de lui dire que j’étais inexpérimentée… il démarre j’essaie de le suivre mais il va vite… donc je me dis tant pis… puis je vois qu’il m’attend… cool… on prend une route pleins de virages en montée… je fais de mon mieux puis on arrive de nouveau à un feu et là j’ai le temps de lui dire qu’il n’y a pas longtemps que je roule, vraiment sympa il ralentit l’allure et me conduit jusqu’à Vizille… il me lâche au rond-point je lui fais un grand signe en guise de merci… ouf quelle chance d’avoir rencontré un gars sympa…
Un peu plus loin j’entame la montée vers Laffrey… il y a de la circulation, je ne me débrouille pas trop mal, quelques virages un peu difficiles mais c’est plus confortable en montée qu’en descente.
Arrivée à Laffrey je décide de m’arrêter pour manger je vois un parking mais étroit je m’arrête, je bloque l’entrée pour rester dans le sens de la route, je ne veux pas devoir faire de manœuvre dans un parking en pente… Je repars, quelques mètres plus loin des places de parking le long de la route devant un resto-bar-librairie-tabac … chouette là je peux m’arrêter et descendre de la moto… mais pas de chance… la boutique est fermée… quelqu’un sort de chez lui et je lui demande si c’est fermé pour quelques minutes ou pour l’après-midi. Il me dit que c’est ouvert et il vérifie… c’était bien fermé et il ne trouvait pas ça normal… je regarde plus loin il y a d’autres boutiques mais toutes fermées… alors je repars… après avoir entamé le tube de lait concentré sucré.
Je regarde de temps à autres le GPS afin de ne pas me faire surprendre par des virages serrés… ça marche assez bien… je décide d’aller jusqu’à Corps où je ferais une pause… j’y arrive mais le premier parking est difficile d’accès je renonce à celui-là je sais qu’il y en a un autre à la sortie du village, je cherche une place de parking en traversant le village, il n’y en a pas, je m’arrête derrière une voiture en stationnement perpendiculaire à la route, juste devant un panneau « WC publics à 20 m » Je ne peux pas laisser la moto là si la voiture veut repartir, je la bloque, si je vais au prochain parking, je ne peux pas non plus la laisser et remonter, mais je pourrais aller au « petit coin » dans le bistro au bord du parking. Je redémarre… je vois le parking… oh non... lui aussi est en gravillons… zut … je regarde si je ne vois pas les motos des autres… mais non… je continue jusqu’à une station d’essence 100 m plus loin … là ce sera plus facile pour garer la moto… pas de chance… fermée… je continue donc la route… le GPS indique arrivée à Sisteron à 18 h 15… je ne dois pas traîner pour arriver avant la nuit.
Je trouve quelques km plus loin un petit parking, je m’y arrête… un petit besoin dans la nature… je trouve un message de JLM sur mon portable Aspres sur Bruech ! à ce moment je me rends compte qu’ils ont pris la route par le col de la Croix Haute, celle qui me tentait le plus au départ… mais comme les autres passaient par le Route Napoléon, j’avais décidé de prendre la même… zut… maintenant plus aucun espoir de les rencontrer… et bientôt je vais arriver dans la descente du col Bayard tant redoutée…
Je continue la route, le panneau Col Bayard apparaît… brrr… dernière difficulté du voyage… j’y arrive premier grand virage, je roule doucement… ça descend fortement… et puis je vois que les voitures ne roulent pas plus vite que moi… tant mieux… deuxième virage… je comprends pourquoi… un tracteur descend aussi à faible allure… chance pour moi… je reste derrière le tracteur et je peux descendre sans embêter personne… je reste concentrée… je m’efforce de regarder la sortie des virages… j’arrive enfin au bout de la descente… ouf… il me reste à traverser la ville… et me voilà de nouveau dans les embouteillages… l’heure d’arrivée sur le GPS indique 19 h 00 et je suis toujours bloquée dans les files… à la sortie de Gap le GPS indique arrivée à 19 h 19… il n’y a plus de difficultés, je sais que la route est facile jusqu’à Sisteron… je fais une petite pause pour prévenir JLM il m’annonce qu’il est arrivé et me donne quelques indications pour arriver au gîte. Je roule du mieux que je peux… l’heure sur le GPS ne change plus donc je suis dans le bon timing.
Je traverse un dernier village… l’indicateur d’essence s’allume… zut… je ne sais pas combien de km je peux faire sur la réserve… je commence à stresser… il me reste 20 km à parcourir… je relève un peu la visière pour entendre la voix du GPS… je quitte la Nationale le GPS passe en mode nuit… c’est vraiment moins lisible qu’en mode jour, mais il ne me reste plus beaucoup de chemin à parcourir. Je suis les indications pour arriver au Gîte… je reconnais les endroits décrits par JLM, tout va bien… je trouve l’église, la nuit est presque tombée, le lieu-dit les Menens, et je poursuis… je ne suis pas loin… il fait assez sombre, je continue à suivre les indications du GPS et je vois que l’heure d’arrivée est à 19 h 35… bizarre… j’écoute « la Voix »… dans 150 m tournez à droite… puis je me retrouve devant le pont du canal la voix me fait tourner à gauche… j’y vais… au bout de 100 m la route se transforme en chemin caillouteux… le stresse monte… je distingue sur la gauche un endroit où je pourrais faire demi-tour… des traces de pneus de camions … des gros cageots de pommes une espèce de plate-forme en terre et cailloux où les camions viennent charger. Je n’arrive pas à stabiliser la moto sur la béquille, elle s’enfonce… je reste dessus j’enlève mes gants, mon casque, je cherche mes lunettes pour voir ce que raconte le GPS et je téléphone… ils commencent à s’inquiéter… moi aussi… je déteste rouler de nuit dans des petits chemins de campagne en plus sans savoir où je suis si ce n’est au bord du canal… au bout de quelques minutes je suis de plus en plus stressée et de plus en plus fatiguée… la moto est de plus en plus lourde… je dois faire attention de ne pas encore une fois la coucher… j’avance doucement puis j’arrive à la stabiliser. Je descends et je vais voir comment sortir de cette plate-forme, il y a des ornières mais je repère un petit passage où je pourrais passer. Je décide de tenter le coup… je me rééquipe et je repars… j’écoute la « voix », il fait noir maintenant, à gauche, à droite, je passe dans des vergers, des pommes partout, ça monte, ça descend, des gravillons, je tourne, je reçois des gouttes d’eau… zut… il pleut… non ce sont les arrosages des vergers… je téléphone pour dire que je suis toujours en train de chercher j’essaie de dire plus ou moins où je suis… mais c’est un véritable labyrinthe, j’aperçois de la lumière, un poteau d’éclairage public, je pense être revenue au village, je vois passer devant moi un chevreuil, je freine en regardant d’où il est venu, un autre passe à un mètre devant la moto… j’ai peur… je continue à suivre la voix mais je ne sais pas où je suis, je ne vois plus rien au-delà des phares… puis la voix me dit de prendre à droite… je prends… je me retrouve sur un chemin de terre en montée avec encore une fois de plus des cailloux… ç’en est trop… mes pieds glissent sous les cailloux, la béquille ne touche pas le sol… j’enlève de nouveau mes gants mon casque je prends mes lunettes, j’ai JLM au téléphone il me dit de ne plus bouger… il est parti à ma recherche, je lui dit que je viens de passer près d’un camp de caravanes… il me dit aussi que Néo est parti près du canal mais je n’y suis plus ensuite j’ai aussi Fify au téléphone… je ne suis pas loin de la panique il est près de 21 h 00 et je suis coincée dans le noir au milieu de nulle part. Je coupe les phares, il est convenu de les rallumer quand j’entends un bruit de moteur. Il fait noir, j’entends deux gros chiens aboyer, je pense qu’ils sont dans le camp de gitan, je ne suis pas rassurée, j’ai peur du noir depuis toujours.
Puis le nuage qui cachait la lune s’en va et je peux enfin voir ce qu’il y a autour de moi… je vois que je peux faire reculer la moto, il n’y a pas de trou derrière. Je le fais et je stabilise la moto, à la lueur de la lune je fais le tour et je vois que je peux sortir de ce chemin il y a trois mètres à parcourir pour rejoindre la route. Je me rééquipe et je remonte sur la moto… le moteur refuse de démarrer plus de batterie… j’attends un peu… et je refais une tentative elle a failli démarrer… je suis épuisée… puis au bout d’un quart d’heure j’entends une voiture et je vois les phares une seconde d’hésitation et puis tant pis… je mets le contact pour allumer mes phares… j’allume puis je vois les phares de la moto de JLM derrière… ouf… le calvaire va bientôt se terminer. Plus qu’à suivre pour ramener la moto.
Néo sort de la voiture du propriétaire du gîte… JLM arrive aussi il prend les opérations en main… je descends de la moto, Néo la prend comme s’il s’agissait d’un vélo, il la pousse puis la fait démarrer dans la pente, avec son célèbre « coup de cul » pour emballer le moteur.
Je lui file mon casque, mon blouson, mes gants c’est lui qui ramènera la moto au gîte.
Je monte dans la voiture, les nerfs lâchent… je suis épuisée. Il est plus de 21 h 00.
On arrive au gîte mais je suis complètement « cassée ».
Le lendemain, j’avais prévu d’aller me promener seule dans la région, mais je n’ai pas eu le courage de partir, j’ai repoussé à l’après-midi la sortie pour aller au moins faire le plein pour pouvoir repartir le lendemain. Je n’ai pas pu le faire non plus… à 16 h 00 je demande au propriétaire du gîte s’il connait un loueur de voiture… il en trouve une au Super U…j’ai téléphoné pour réserver la voiture… quand tout le monde rentre de promenade… j’annonce à JLM que je ne me sens pas capable de refaire les 630 km pour remonter toute seule sur les routes… il propose de m’attendre mais non je ne veux pas être un boulet… je suis allée au-delà de mes limites… les deux heures d’errances dans les chemins de campagne auront eu raison de ma détermination à « y arriver ».
Un merci au motard de Dijon qui a relevé ma moto, merci aussi à celui qui m’a « traînée » dans la montée de Grenoble à Vizille, un grand grand merci à Fify qui a fait le standard téléphonique pendant ma perdition, à Néo qui m’a cherchée et qui a ramené la moto, merci aussi au propriétaire du gîte de s’être déplacé en voiture, merci à Bouly qui a eu des mots gentils dans la voiture devant mon désarroi et bien sûr un ti-bisou à JLM… merci aussi à tous ceux qui étaient au gîte (le ventre vide)… et qui n’ont pas râlé d’avoir dû attendre… merci pour la solidarité.
Aujourd’hui, nous partons (deux voitures) ramener la voiture de location et surtout récupérer ma moto… je prends mon équipement et JLM aussi… on fera de la moto/voiture en alternance… enfin… si j’ose ...
(suivez mon regard) mais bonne ambiance, itinéraires splendides, le ciel bleu, le Ventoux, les couleurs d'automne, le soleil... bien mangé au gîte, à rajouter dans les bons plans Sud-Est 
déja fini bouhhhhhh..
sans vouloir balancer, c'était pas moi qui ronflais à l'étage 
Mais bon, on ne pouvait pas...
