Mon essai de fille de la Versys 1000
Posté : dim. 13 sept. 2015 12:49
En matière de moto, je n’y connais pas grand chose et mon approche est assez binaire : j’aime ou j’aime pas.
Alors pour un CR détaillé et circonstancié, lisez plutôt l’excellent retour d’hf38 ici : viewtopic.php?f=25&t=24065.
Je vous livre donc plutôt une impression. De fille qui plus est.
Bref, suite à diverses lectures positives à propos de la Versys 1000, je me dis que si je dois monter en puissance, elle mérite que l’on s’y intéresse.
Pourquoi monter en puissance ? Je suis loin d’être une essoreuse de poignée et je me satisfais très bien de ma Titine (cbf 600 S) 80% du temps. Je n’ai pas besoin de couple monstrueux et je roule en général aux vitesses autorisées. Mais 4000 bornes à son guidon cet été (merdre, je n’ai jamais fini mon CR) m’ont fait très clairement prendre conscience des ses limites en matière de confort en général et de sécurité par grand vent en particulier.
C’est un peu compliqué : je fais beaucoup de ville, donc j’ai besoin de polyvalence.
La Versys 1000 a sur le papier plein de qualités, et notamment celle d’être un 4 pattes. J’ai passé l’âge des à-coups moteurs et des roues arrière qui bloquent quand on rétrograde.
Elle a un gros inconvénient : 84 cm au garrot. Ca fait haut, surtout pour qui aime avoir les 2 pieds qui touchent bien à plat.
Je me rends donc à une concession à côté du bureau, histoire de calibrer ces 84 cm, pour constater que je pose la plante des pieds au sol, pas plus.
Au passage, mon interlocuteur qui flippe manifestement à l’idée qu’il me vienne de le lui demander m’explique que si je veux l’essayer, c’est vachement mieux d’aller en banlieue, mais si je veux l’acheter, Paris fait de bien meilleurs tarifs. Non seulement il me prend pour une incompétente – ce qui n’est pas totalement faux - mais en plus il me prend pour une conne – ce qui est un peu exagéré. J’ai autre chose à faire que discuter avec un troll donc je dis oui-oui-bien-sûr et il ne me reverra pas.
OK, je sais à présent que j’ai les pieds qui touchent vaguement, donc je cherche la possibilité d’essayer la belle.
Le « Kawa Tour » passe dans le 77. Cette opération commerciale offre la possibilité d’essayer moult modèles et je m’inscris. Sur les lieux, on nous fait enfiler un gilet airbag, signer un chèque de caution (ou put- -n, pourvu que je ne la fasse pas tomber à l’arrêt !!!! ), une décharge de responsabilité et on a enfin droit au sésame qui permet d’accéder à la clé. L'accueil est sympa et l'organisation nickel.
Une fois sur la moto, j’échange un regard avec l’essayeur d’une Versys 650 et nous tombons instantanément d’accord sur le fait que c’est haut. La 1000 est raisonnablement imposante mais pas trop impressionnante. Cette dimension psychologique conditionne partiellement la mise en confiance de mon cerveau droit qui prend régulièrement le contrôle du gauche. En trois mots et une apostrophe : c’est bien.
Et puis les leviers sont réglables et souples, et donc facilement accessibles au petites mains en standard. Un autre bon point.
Le roulage s’effectue en file indienne. Il y a 2 encadrants, un qui mène le bal et un autre qui essaie de maintenir la cohésion du groupe en circulation. De fait, sur le court circuit que nous empruntons, je n’aurai l’occasion de poser la plante du pied qu’une seule fois, ce dont je ne me plains pas. Car question ergonomie, elle souffre d’un défaut désagréable, à savoir que les repose-pieds sont positionnés pile poile dans les chevilles. A gauche, je positionne ma jambe devant et à droite derrière . On fait ce qu’on peut, impossible d’écarter les jambes au delà si je veux toucher le sol.
Le circuit, c’est un peu d’autoroute et pas mal de rond points. Vitesse maxi atteinte autour des 120. Ca commence à donner une idée de la protection et de la maniabilité.
C’est parti. Premier constat et bonne nouvelle, je suis infiniment plus confort en roulant qu’à l’arrêt ! Même à basse vitesse, elle est impeccablement stable. A croire qu’eux aussi ont eu peur et m’ont subrepticement collé des roulettes...
La position de conduite est très droite, comme j’aime, et les bras un chouilla plus écartés que sur la CBF mais beaucoup moins que sur une 1200 GS (testée uniquement à l’arrêt) sur laquelle j’ai éprouvé une désagréable impression de crucifixion. J’aime bien avoir les bras en position mou-mou quand je roule et la Versys le permet. Je me demande tout de même ce que ce surplus de largeur donne dans les embouteillages parisiens, je n’aurai pas la réponse ce jour.
La selle est moelleuse, confort de série. Cela dit, il faudra sans doute la retoucher pour rendre l’assise plus accessible. Dommage. Les jambes sont bien positionnées à mon goût, i.e. je ne me sens pas comme une grenouille sur son nénuphar ce qui laisse augurer de belles tranches de roulage sans ankylose excessive de mes genoux vieillissants. Les cale-pieds dans les chevilles à l'arrêt sont probablement le côté obscure de ce confort en conduite.
Ensuite…ben…je n’ai rien à dire. Chose étrange, la prise en main est immédiate. La poignée n’est pas exagérément sensible et je ne me laisse à aucun moment surprendre par la vitesse dont j’ai une absolue conscience tout en bénéficiant d’une protection efficace de la bulle, critère qui m’est très important. A 120, rien de particulier sinon un « crouic-crouic » quelque part. Je pense qu’avec un embout de pied de chaise, on devrait arriver à régler ce problème de vibration.
Dans les ronds points, ça tourne comme on veut, souplement et sans stress, même si je ne force pas mon talent de championne du monde de pâté de maison. Ca reprend bien à basse vitesse même en 3 ou en 4, sans sensation de creux.
Le rétrogradage de 3 en 2 se satisfait d’un petit coup de gaz si on ne veut pas se faire un peu secouer, mais rien de spectaculaire.
Côté freinage, je n’ai pas eu l’occasion de vraiment tester. Mais pour le tout petit peu que j’en ai vu, pas de farce, ça se dose parfaitement à l’avant comme à l‘arrière.
Retour à la concession. Je manœuvre péniblement ma marche arrière (avec mes guibolles, non, ce n’est pas une Goldwing) pour me garer. En revanche, elle a beau peser son poids, je ne le ressens pas particulièrement. Dernière épreuve, le béquillage central. Je m’attends à un combat de titan. Et non : incroyablement plus facile que sur ma Titine, ce qui est une belle performance compte tenu du gabarit de la belle.
En conclusion je dirais :
+ : elle est super, facile et sécurisante
- : elle est haute, les repose-pieds dans les chevilles.
Je me laisserais bien tenter moyennant quelques travaux de surbaissement. A suivre…
Alors pour un CR détaillé et circonstancié, lisez plutôt l’excellent retour d’hf38 ici : viewtopic.php?f=25&t=24065.
Je vous livre donc plutôt une impression. De fille qui plus est.
Bref, suite à diverses lectures positives à propos de la Versys 1000, je me dis que si je dois monter en puissance, elle mérite que l’on s’y intéresse.
Pourquoi monter en puissance ? Je suis loin d’être une essoreuse de poignée et je me satisfais très bien de ma Titine (cbf 600 S) 80% du temps. Je n’ai pas besoin de couple monstrueux et je roule en général aux vitesses autorisées. Mais 4000 bornes à son guidon cet été (merdre, je n’ai jamais fini mon CR) m’ont fait très clairement prendre conscience des ses limites en matière de confort en général et de sécurité par grand vent en particulier.
C’est un peu compliqué : je fais beaucoup de ville, donc j’ai besoin de polyvalence.
La Versys 1000 a sur le papier plein de qualités, et notamment celle d’être un 4 pattes. J’ai passé l’âge des à-coups moteurs et des roues arrière qui bloquent quand on rétrograde.
Elle a un gros inconvénient : 84 cm au garrot. Ca fait haut, surtout pour qui aime avoir les 2 pieds qui touchent bien à plat.
Je me rends donc à une concession à côté du bureau, histoire de calibrer ces 84 cm, pour constater que je pose la plante des pieds au sol, pas plus.
Au passage, mon interlocuteur qui flippe manifestement à l’idée qu’il me vienne de le lui demander m’explique que si je veux l’essayer, c’est vachement mieux d’aller en banlieue, mais si je veux l’acheter, Paris fait de bien meilleurs tarifs. Non seulement il me prend pour une incompétente – ce qui n’est pas totalement faux - mais en plus il me prend pour une conne – ce qui est un peu exagéré. J’ai autre chose à faire que discuter avec un troll donc je dis oui-oui-bien-sûr et il ne me reverra pas.
OK, je sais à présent que j’ai les pieds qui touchent vaguement, donc je cherche la possibilité d’essayer la belle.
Le « Kawa Tour » passe dans le 77. Cette opération commerciale offre la possibilité d’essayer moult modèles et je m’inscris. Sur les lieux, on nous fait enfiler un gilet airbag, signer un chèque de caution (ou put- -n, pourvu que je ne la fasse pas tomber à l’arrêt !!!! ), une décharge de responsabilité et on a enfin droit au sésame qui permet d’accéder à la clé. L'accueil est sympa et l'organisation nickel.
Une fois sur la moto, j’échange un regard avec l’essayeur d’une Versys 650 et nous tombons instantanément d’accord sur le fait que c’est haut. La 1000 est raisonnablement imposante mais pas trop impressionnante. Cette dimension psychologique conditionne partiellement la mise en confiance de mon cerveau droit qui prend régulièrement le contrôle du gauche. En trois mots et une apostrophe : c’est bien.
Et puis les leviers sont réglables et souples, et donc facilement accessibles au petites mains en standard. Un autre bon point.
Le roulage s’effectue en file indienne. Il y a 2 encadrants, un qui mène le bal et un autre qui essaie de maintenir la cohésion du groupe en circulation. De fait, sur le court circuit que nous empruntons, je n’aurai l’occasion de poser la plante du pied qu’une seule fois, ce dont je ne me plains pas. Car question ergonomie, elle souffre d’un défaut désagréable, à savoir que les repose-pieds sont positionnés pile poile dans les chevilles. A gauche, je positionne ma jambe devant et à droite derrière . On fait ce qu’on peut, impossible d’écarter les jambes au delà si je veux toucher le sol.
Le circuit, c’est un peu d’autoroute et pas mal de rond points. Vitesse maxi atteinte autour des 120. Ca commence à donner une idée de la protection et de la maniabilité.
C’est parti. Premier constat et bonne nouvelle, je suis infiniment plus confort en roulant qu’à l’arrêt ! Même à basse vitesse, elle est impeccablement stable. A croire qu’eux aussi ont eu peur et m’ont subrepticement collé des roulettes...
La position de conduite est très droite, comme j’aime, et les bras un chouilla plus écartés que sur la CBF mais beaucoup moins que sur une 1200 GS (testée uniquement à l’arrêt) sur laquelle j’ai éprouvé une désagréable impression de crucifixion. J’aime bien avoir les bras en position mou-mou quand je roule et la Versys le permet. Je me demande tout de même ce que ce surplus de largeur donne dans les embouteillages parisiens, je n’aurai pas la réponse ce jour.
La selle est moelleuse, confort de série. Cela dit, il faudra sans doute la retoucher pour rendre l’assise plus accessible. Dommage. Les jambes sont bien positionnées à mon goût, i.e. je ne me sens pas comme une grenouille sur son nénuphar ce qui laisse augurer de belles tranches de roulage sans ankylose excessive de mes genoux vieillissants. Les cale-pieds dans les chevilles à l'arrêt sont probablement le côté obscure de ce confort en conduite.
Ensuite…ben…je n’ai rien à dire. Chose étrange, la prise en main est immédiate. La poignée n’est pas exagérément sensible et je ne me laisse à aucun moment surprendre par la vitesse dont j’ai une absolue conscience tout en bénéficiant d’une protection efficace de la bulle, critère qui m’est très important. A 120, rien de particulier sinon un « crouic-crouic » quelque part. Je pense qu’avec un embout de pied de chaise, on devrait arriver à régler ce problème de vibration.
Dans les ronds points, ça tourne comme on veut, souplement et sans stress, même si je ne force pas mon talent de championne du monde de pâté de maison. Ca reprend bien à basse vitesse même en 3 ou en 4, sans sensation de creux.
Le rétrogradage de 3 en 2 se satisfait d’un petit coup de gaz si on ne veut pas se faire un peu secouer, mais rien de spectaculaire.
Côté freinage, je n’ai pas eu l’occasion de vraiment tester. Mais pour le tout petit peu que j’en ai vu, pas de farce, ça se dose parfaitement à l’avant comme à l‘arrière.
Retour à la concession. Je manœuvre péniblement ma marche arrière (avec mes guibolles, non, ce n’est pas une Goldwing) pour me garer. En revanche, elle a beau peser son poids, je ne le ressens pas particulièrement. Dernière épreuve, le béquillage central. Je m’attends à un combat de titan. Et non : incroyablement plus facile que sur ma Titine, ce qui est une belle performance compte tenu du gabarit de la belle.
En conclusion je dirais :
+ : elle est super, facile et sécurisante
- : elle est haute, les repose-pieds dans les chevilles.
Je me laisserais bien tenter moyennant quelques travaux de surbaissement. A suivre…