Honda CBF 500, 600 et 1000 N NA S SA et FA - cbf600.fr

"Penchons"-nous... quelque temps sur un point essentiel de la conduite d'une moto, l'inclinaison de celle-ci dans les virages. Pour les motards lambdas dont je fais partie, pencher à moto représente l'une des sources fortes du plaisir éprouvé en deux-roues, à la différence de la conduite automobile, où notre corps bascule dans le sens inverse du virage, et se trouve donc à la peine, ce qui fait que l'on ressent même plutôt du désagrément, vous serez d'accord avec moi j'imagine.
Bon, bien sûr, on peut toujours forcer le mouvement en bagnole, pour dire de s'incliner dans le bon sens, mais ça n'a plus le côté naturel et facile que procure la moto dans cette situation.
Pencher ceci dit, pour les "pros" de la moto ça veut dire en plus essayer de passer le virage le plus vite possible, et donc en même temps "faire la nique" au concurrent qui suit ou précède. Du coup, pencher en course est devenu au fil du temps un style, qui a bien mûri dans les sixties et seventies notamment, en fonction des gommes de l'époque, des chassis des motos, de contraintes diverses, et enfin de la témérité des coureurs parfois. Allons-y pour un coup de projecteur sur le sujet, au cours des années passées:

Il fut un temps où les motos de course avaient moins de grip, allaient moins vite aussi, et où l'on parlait en connaisseurs du style d'un tel ou de tel autre, dans la façon qu'il avait de pencher, ou ne pas pencher dans les virages. Ca va faire marrer les jeunots, je vous retranscris des images sorties d'une revue moto de l'époque, qui faisait le récapitulatif des styles, bien éloignés de ceux d'aujourd'hui, où t'as tout qui touche par terre, ou presque
N'existait pas avant (très récent de toute façon), le pied qui s'aère avant la courbe.
J'ai remis les textes d'accompagnement de la revue, tels qu'à l'origine, dans les images. Bon visionnage.



















Maintenant, juste pour le fun, j'ai retrouvé un jour un poster de Moto-journal, au verso duquel on nous parle de cette nouveauté du début des seventies, que de sortir et même toucher le genou par terre dans les virages en course! Ouah, c'est incroyable
Attention quand même, tout le monde ne le fait pas, c'est dangereux, faut pas croire...
Alors en premier la double-page entière, puis zoom sur le texte pour pouvoir lire, puis zoom sur les 4 pilotes et la p'tite note à chacun.









Oh oh, ça a un peu évolué tout ça en 4 décennies on dirait...
Nouveau coup de projo sur les nineties maintenant, quand c'était encore possible de regarder un grand prix gratuitement, sur une chaîne TV publique...:







Enfin, dans notre présent, il est devenu coutumier de se préparer à pencher, je le disais plus haut, en... hop... sortant un p'tit coup son pied avant de basculer! C'est Valentino qui a fait ça le premier me semble-t-il... Je n'ai pas encore bien compris la vraie utilité de la chose...
En tous les cas, un fait est certain, c'est que le progrès aidant, (sliders, excellente adhérence des gommes, chassis perfectionnés, etc...) et le goût du risque augmentant toujours chez ces funambules de la piste, on n'est plus très loin de l'horizontale, en virage sur circuit...







Moi j'adore pencher. Et vous?...

aller, je la fais
je penche, donc je suis
belle analyse des différents styles

Même question de newbie concernant cette récente technique de la jambe sortie au freinage ; mon hypothèse perso est que ça fait aérofrein, un peu comme les flaps des avions ?
Merci aux "sachants" pour la vraie réponse...

J'adore pencher
D'un côté puis,de l'autre
La suite de l'article sera
Je penche et le coude à terre

Je suis sûr que, vu la taille des rourounes qu'il faut pour tourner en GP, c'est pour les refroidir...
Pitêt' même combat pour les nanas, quoique...

Mumupoto !!!

Lours a écrit :J'adore pencher
D'un côté puis,de l'autre
La suite de l'article sera
Je penche et le coude à terre

Ouais Lours, vas-y prends le relais. Moi j'en suis resté au genou, j'ai une guerre de retard

Mumu a écrit :Je suis sûr que, vu la taille des rourounes qu'il faut pour tourner en GP, c'est pour les refroidir...

Pitêt' même combat pour les nanas, quoique...

Mumupoto !!!

Mumu, file dans ta chambre!........

hf38 a écrit :Même question de newbie concernant cette récente technique de la jambe sortie au freinage ; mon hypothèse perso est que ça fait aérofrein, un peu comme les flaps des avions ?
Merci aux "sachants" pour la vraie réponse...

*Il paraît, on m'a dit, que Greg Pappy Boyington était obligé de sortir une jambe à la fois, d'un côté et de l'autre, pour se freiner un peu, lors de piqués intempestifs et sauvages sur les Zéros...

Bon, y en a des "sachants" ici alors?

Petit début de réponse ici: http://www.motorevue.com/rubriques/moto ... pied/47860

Merci pour ces photos et articles très intéressants. Pour ma part, je n'ai jamais vraiment regardé un championnat, ils me faisaient trop peur.
Je suis novice dans la conduite et apprends petit à petit à avoir confiance quand je penche. Dans les Corbières, j'ai touché du repose pied gauche. Ca m'a fait tout drôle. Pis je me suis dit : "C'est le métier qui rentre !"
Pour toucher du côté droit, va me falloir un paquet d'années, j'le sens pas, j'le sens pas.

Coucou, Boeing-Boeing !!!
Après avoir sorti mon ânerie de la journée, je pense pouvoir répondre à la question.
C'est un problème de physique.
L'ensemble moto/pilote subit, lors de la prise d'un virage, une force centrifuge dont l'intensité varie en fonction de la vitesse, du rayon de la courbe et du poids du bouza qui roule.
Le but du pilote est de garder la trajectoire le plus vite possible sans se viander.
S'il se déhanche, il déplace le centre de poussée de l'ensemble vers le bas, ce qui permet deux choses :
D'une part améliorer la garde au sol pour la même vitesse et, d'autre part, rendre la poussée plus horizontale, donc plus propice au dérapage et moins à la chute, cette dernière étant générée par une composante verticale.
Résultat des courses :
Dérapage de l'ensemble facilité, garde au sol améliorée et vitesse plus élevée pour la même prise d'angle.
En revanche, il faut bien gérer le retour à la position normale, la machine ayant alors tendance à reprendre de l'angle à cause du transfert de poids.
Pas fayot à expliquer, mes cours de physique sont bien loin...
Ch'fais c'que j'peux !!!
Mumupoto !!!

Dans le dernier article presse (moto revue) il y a " Stoner la sort parfois" donc savez-vous si il existe des préservatifs avec slider
On est bien d'accord que l'on "penche" pour contrer la force centrifuge qui sinon nous éjecterai à l'extérieur du virage comme en side-car où justement on déplace les masses (le corps) pour éviter qu'il se soulève et...... se retourne
Mumu as dit
"S'il se déhanche, il déplace le centre de poussée de l'ensemble vers le bas, ce qui permet deux choses :
D'une part améliorer la garde au sol pour la même vitesse et, d'autre part, rendre la poussée plus horizontale, donc plus propice au dérapage et moins à la chute, cette dernière étant générée par une composante verticale"
Plus que de centre de poussée, je parlerai de centre de gravité. Le déhanchement le déplace vers l'intérieur et permet un virage à vitesse égale avec moins d'angle de la moto donc moins propice au dérapage. Pour nous sur les routes, à appliquer lorsque le revêtement est mauvais ou l'adhérence précaire. Evidemment, sur les billards des circuits, le but est de le cumuler à un angle maximum pour repousser plus loin le centre de gravité pour passer plus vite. Mais n'oublions pas que leurs pneus sont conçus pour rouler sur les flancs plus que sur la bande centrale.
Pour le pied baladeur, je pencherai pour l'hypothèse d'HF qui permettrait d'inscrire "naturellement" la moto dans le virage. Sont forts ces écolos

Coucou, Fanfan !!!
Le centre de gravité reste au même endroit, l'ensemble pilote / moto étant considéré, à ce moment, comme indéformable.
"De manière générale, le centre de poussée est distinct du centre de gravité. Lorsque la droite reliant le centre de poussée au centre de gravité n'est pas confondue avec la droite portant la résultante de la poussée, il en résulte un couple donc un basculement de l'objet."
Et des gens d'exception comme Rossi s'arrangent toujours pour que les deux composantes soient sur la même ligne, ce qui, comme on peut le voir sur les photos, génèrent des dérapages des deux roues et non pas d'une des deux.
Dans le premier cas, pas de chute, contrairement au deuxième pour lequel le risque est important.
Je parle de GP et non pas de grass-track, bien entendu, ce dernier utilisant à profit le dérapage de la roue arrière, l'avant restant directrice.
On voit d'ailleurs les pilotes de Grass-track se pencher plutôt vers l'extérieur du virage afin de décaler les composantes "gravité" et "poussée".
Pour reprendre Rossi en exemple, je suppose que son passage chez Ducati n'a pas été fructueux du fait du peu de douceur des machines et des difficultés à parfaitement les maitriser.
Les Honda sont des exemples de douceur et de progressivité, comme l'avait constaté un essayeur de revue moto.
Il reste néanmoins que le phénomène est complexe et peu instinctif.
Il a fallu un paquet de génie, de courage et de ténacité pour matérialiser ces phénomènes sur le terrain.
...et les dominer !!!
Mumupoto !!!

Je vais me bloquer une journée pour bien vous comprendre les gars

fanfan45 a écrit :Dans le dernier article presse (moto revue) il y a " Stoner la sort parfois" donc savez-vous si il existe des préservatifs avec slider

J'avais vu ça fanfan, j'ai même failli pondre un truc sulfureux (savoureux?...) Mais j'ai remonté quand même vers le haut de l'article, pour voir qu'on parlait ici de la jambe, et non du pied... Toute façon, chacun prend son pied comme il veut, en sortant ce qu'il veut. (ou ce qu'il peut...) C'était ma pensée du jour