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Marrakech, le pire et le meilleur
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- Votre moto (type, année, couleur) : Honda CBF 600 F 2008
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Marrakech, le pire et le meilleur
Bonjour,
Nous venons mon épouse et moi de passer une semaine à Marrakech, j'écris ces lignes de l'aéroport en attendant l'embarquement du retour.
Début juillet.
De la fenêtre de la cuisine je contemple encore une fois la pluie qui tombe dans notre jardin breton...
Ras le bol, le besoin de soleil devient pressant.
Quelques clics plus tard j'ai réservé une semaine pour deux à Marrakech, vol et Riad dans la Medina.
Ce n'est pas la bonne saison vu que les températures tournent au dessus de 40 degrés mais au moins on ne devrait pas avoir de pluie.
Cette semaine nous aura montré le pire et le meilleur.
La partie 1 relate le pire: Arnakech.
Loger dans la Médina semblait une bonne idée, c'était une erreur.
Le Riad n'est pas accessible en voiture et s'orienter est au départ compliqué.
Nous n'avons pas fait 3 mètres en descendant du taxi qu'un jeune homme nous propose gentiment de nous guider.
Il faut repousser ceux qui veulent se saisir de notre sac.
100 mètres plus loin nous sommes arrivés.
Notre "gentil" guide veut maintenant de l'argent, il demande 200 dirams (20 euros), je lui donne 60 dirams car cela fait cher du mètre, cela semble lui convenir.
Un peu désagréable comme premier contact mais cela nous a aidé à trouvé le Riad et si nous étions dans la misère nous ferions peut être pareil.
Le riad est superbe, la chambre charmante, l'accueil avec un thé et des gâteaux aussi.
On nous présente un catalogue de prestations, repas, randonnées, massages...
On nous dit aussi de demander notre chemin uniquement aux commerçants.
La nuit est compliquée entre le bruit de la Medina, la chaleur fenêtres ouvertes ou le froid de la clim puis l'appel pour la prière à 4:45.
Au moins on est dépaysés.
J'aurai du amener des boules quies et je me réveille avec un rhume qui durera la semaine.
Nous prendrons tous nos repas du soir et les petit déjeuners sur le toit du Riad.
Le personnel est adorable, c'est joli et entretenu avec soin.
Nous sortons du Riad et consultons notre plan.
Un jeune jovial, sympathique et habillé de neuf à l'européenne nous demande sans accent si on est français et nous souhaite la bienvenue, il nous dit travailler dans la boutique de son oncle à 20 mètres de là, je crois donc m'adresser à un commerçant.
Il nous explique qu'aujourd'hui est un jour spécial, les berbères viennent vendre leurs peaux et que nous devrions voir ça.
Il interpelle un gars qui passe et qui justement travaille le cuir, lui demande de nous emmener.
Tout en nous expliquant qu'il est lui même berbère et qu'il a de la famille en France celui-ci nous guide rapidement dans le dédale de ruelles.
Tournicoti, tournicota, nous sommes bientôt incapables de nous repérer.
Nous arrivons devant une autre personne qui semble nous attendre et dit faire partie de l'association des tanneurs, il nous remet une branche de menthe pour couvrir l'odeur, et nous emmène devant des bassins où le cuir est travaillé dans des conditions effroyables et nous nous retrouvons dans une boutique sans avoir rien demandé.
Thé à la menthe et ils commencent à déplier des tapis, à vouloir nous faire à toute force acheter un blouson à des prix qui "cassent la baraque" pour "soutenir la communauté".
La qualité des articles présentés est pitoyable.
Nous repoussons désepérement ces offres et nous voilà dans une herboristerie.
Pas encore au fait des prix nous achetons de l'huile de massage et des cristaux de menthe pour 650 dirhams, qui s'avèreront être 840 suite à un joli tour de passe passe sur le terminal de paiement.
Une fois mieux informés nous constaterons qu'il doit bien y en avoir pour 10€ de marchandises dans le sac.
A la sortie nous nous retrouvons dans un coin perdu et miséreux, entourés de nos 2 "guides" qui exigent 3 fois 200 dirhams.
Pas rassuré je préfère payer.
Nous irons nous plaindre à la brigade touristique sur les conseils d'un guide officiel et seront reçus dehors par un monsieur courtois et qui connait bien la Bretagne, il nous dira qu'il "s'en occupe".
Difficile de savoir si une action quelconque en découlera.
Ce guide officiel nous expliquera que ce scénario est toujours le même, réglé comme du papier à musique.
Nous ne sommes donc pas les seuls naifs, cela me rassurerai presque.
A partir de là dès que nous mettrons le pied en dehors du Riad nous serons accostés tout les 5 mètres dans la Médina.
Par les vendeurs de camelote chinoise censée être de l'artisanat, par les faux guides, par les rabatteurs, par les marchands de parfum, les taxis, etc.
Certains vous diront que vous êtes dans une impasse pour vous dérouter, ou vous diront "par là!" d'un ton péremptoire.
Entre temps nous avons surfé un peu et appris quelques bases:
Surtout ne pas demander son chemin, ne pas s'arrêter, ne pas avoir l'air perdu, ne pas parler aux gens sous peine d'être un morceau de viande dans un essaim de mouches...
La ville entière semble n'avoir qu'une idée en tête: Arnaquer le touriste et lui refiler les pires daubes possibles.
Nous apprendrons rapidement à dire non poliment mais fermement, à ignorer les insultes parfois, mais quel plaisir y a t'il à déambuler ainsi sur la défensive?
Notre séjour est gâché.
Nous visiterons les classiques: jardin de Majorelle, musée Saint Laurent, palais de la Bahia, jardin secret,...
Le guide officiel nous emmène dans une boutique qui serait du vrai artisanat, mais comment être sûrs dans cette capitale de l'arnaque?
Je manque de vêtements légers et on m'y montre une chemisette et un pantalon, je demande plusieurs fois le prix sans succès, "ne t'inquière pas mon ami, pour toi un très bon prix".
Au final il me propose 179€!
Après quelques minutes de négociation nous sommes rendus à 40 euros.
Nous reposons le tout et partons, on est vraiment pris pour des..., mais le dire à quoi bon?
Nous achèterons cette tenue sans négocier dans un des rares magasins affichant les prix pour 10 euros.
Heureusement notre expérience du Maroc ne se résumera pas à la Médina, de la même façon que le touriste qui n'aura vu que les Halles ou Montmartre ne connaitra ni la France ni les français.
D'abord le personnel du Riad aura été au top, poli, attentionné, souriant, chaleureux.
Cela a rattrapé bien des choses.
Ensuite Ali, un chauffeur qu'on nous a conseillé pour sa fiabilité nous montrera aussi son extrême gentillesse.
Si son tarif est un poil plus élevé pour les touristes il restera raisonnable et n'essayera pas de nous arnaquer.
Mais surtout il y a le meilleur en partie 2, et pour nous meilleur rimera avec Rider .
Nous venons mon épouse et moi de passer une semaine à Marrakech, j'écris ces lignes de l'aéroport en attendant l'embarquement du retour.
Début juillet.
De la fenêtre de la cuisine je contemple encore une fois la pluie qui tombe dans notre jardin breton...
Ras le bol, le besoin de soleil devient pressant.
Quelques clics plus tard j'ai réservé une semaine pour deux à Marrakech, vol et Riad dans la Medina.
Ce n'est pas la bonne saison vu que les températures tournent au dessus de 40 degrés mais au moins on ne devrait pas avoir de pluie.
Cette semaine nous aura montré le pire et le meilleur.
La partie 1 relate le pire: Arnakech.
Loger dans la Médina semblait une bonne idée, c'était une erreur.
Le Riad n'est pas accessible en voiture et s'orienter est au départ compliqué.
Nous n'avons pas fait 3 mètres en descendant du taxi qu'un jeune homme nous propose gentiment de nous guider.
Il faut repousser ceux qui veulent se saisir de notre sac.
100 mètres plus loin nous sommes arrivés.
Notre "gentil" guide veut maintenant de l'argent, il demande 200 dirams (20 euros), je lui donne 60 dirams car cela fait cher du mètre, cela semble lui convenir.
Un peu désagréable comme premier contact mais cela nous a aidé à trouvé le Riad et si nous étions dans la misère nous ferions peut être pareil.
Le riad est superbe, la chambre charmante, l'accueil avec un thé et des gâteaux aussi.
On nous présente un catalogue de prestations, repas, randonnées, massages...
On nous dit aussi de demander notre chemin uniquement aux commerçants.
La nuit est compliquée entre le bruit de la Medina, la chaleur fenêtres ouvertes ou le froid de la clim puis l'appel pour la prière à 4:45.
Au moins on est dépaysés.
J'aurai du amener des boules quies et je me réveille avec un rhume qui durera la semaine.
Nous prendrons tous nos repas du soir et les petit déjeuners sur le toit du Riad.
Le personnel est adorable, c'est joli et entretenu avec soin.
Nous sortons du Riad et consultons notre plan.
Un jeune jovial, sympathique et habillé de neuf à l'européenne nous demande sans accent si on est français et nous souhaite la bienvenue, il nous dit travailler dans la boutique de son oncle à 20 mètres de là, je crois donc m'adresser à un commerçant.
Il nous explique qu'aujourd'hui est un jour spécial, les berbères viennent vendre leurs peaux et que nous devrions voir ça.
Il interpelle un gars qui passe et qui justement travaille le cuir, lui demande de nous emmener.
Tout en nous expliquant qu'il est lui même berbère et qu'il a de la famille en France celui-ci nous guide rapidement dans le dédale de ruelles.
Tournicoti, tournicota, nous sommes bientôt incapables de nous repérer.
Nous arrivons devant une autre personne qui semble nous attendre et dit faire partie de l'association des tanneurs, il nous remet une branche de menthe pour couvrir l'odeur, et nous emmène devant des bassins où le cuir est travaillé dans des conditions effroyables et nous nous retrouvons dans une boutique sans avoir rien demandé.
Thé à la menthe et ils commencent à déplier des tapis, à vouloir nous faire à toute force acheter un blouson à des prix qui "cassent la baraque" pour "soutenir la communauté".
La qualité des articles présentés est pitoyable.
Nous repoussons désepérement ces offres et nous voilà dans une herboristerie.
Pas encore au fait des prix nous achetons de l'huile de massage et des cristaux de menthe pour 650 dirhams, qui s'avèreront être 840 suite à un joli tour de passe passe sur le terminal de paiement.
Une fois mieux informés nous constaterons qu'il doit bien y en avoir pour 10€ de marchandises dans le sac.
A la sortie nous nous retrouvons dans un coin perdu et miséreux, entourés de nos 2 "guides" qui exigent 3 fois 200 dirhams.
Pas rassuré je préfère payer.
Nous irons nous plaindre à la brigade touristique sur les conseils d'un guide officiel et seront reçus dehors par un monsieur courtois et qui connait bien la Bretagne, il nous dira qu'il "s'en occupe".
Difficile de savoir si une action quelconque en découlera.
Ce guide officiel nous expliquera que ce scénario est toujours le même, réglé comme du papier à musique.
Nous ne sommes donc pas les seuls naifs, cela me rassurerai presque.
A partir de là dès que nous mettrons le pied en dehors du Riad nous serons accostés tout les 5 mètres dans la Médina.
Par les vendeurs de camelote chinoise censée être de l'artisanat, par les faux guides, par les rabatteurs, par les marchands de parfum, les taxis, etc.
Certains vous diront que vous êtes dans une impasse pour vous dérouter, ou vous diront "par là!" d'un ton péremptoire.
Entre temps nous avons surfé un peu et appris quelques bases:
Surtout ne pas demander son chemin, ne pas s'arrêter, ne pas avoir l'air perdu, ne pas parler aux gens sous peine d'être un morceau de viande dans un essaim de mouches...
La ville entière semble n'avoir qu'une idée en tête: Arnaquer le touriste et lui refiler les pires daubes possibles.
Nous apprendrons rapidement à dire non poliment mais fermement, à ignorer les insultes parfois, mais quel plaisir y a t'il à déambuler ainsi sur la défensive?
Notre séjour est gâché.
Nous visiterons les classiques: jardin de Majorelle, musée Saint Laurent, palais de la Bahia, jardin secret,...
Le guide officiel nous emmène dans une boutique qui serait du vrai artisanat, mais comment être sûrs dans cette capitale de l'arnaque?
Je manque de vêtements légers et on m'y montre une chemisette et un pantalon, je demande plusieurs fois le prix sans succès, "ne t'inquière pas mon ami, pour toi un très bon prix".
Au final il me propose 179€!
Après quelques minutes de négociation nous sommes rendus à 40 euros.
Nous reposons le tout et partons, on est vraiment pris pour des..., mais le dire à quoi bon?
Nous achèterons cette tenue sans négocier dans un des rares magasins affichant les prix pour 10 euros.
Heureusement notre expérience du Maroc ne se résumera pas à la Médina, de la même façon que le touriste qui n'aura vu que les Halles ou Montmartre ne connaitra ni la France ni les français.
D'abord le personnel du Riad aura été au top, poli, attentionné, souriant, chaleureux.
Cela a rattrapé bien des choses.
Ensuite Ali, un chauffeur qu'on nous a conseillé pour sa fiabilité nous montrera aussi son extrême gentillesse.
Si son tarif est un poil plus élevé pour les touristes il restera raisonnable et n'essayera pas de nous arnaquer.
Mais surtout il y a le meilleur en partie 2, et pour nous meilleur rimera avec Rider .
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Re: Marrakech, le pire et le meilleur
Suite de notre séjour mal commencé au Maroc.
La décision de partir à Marrakech en avion veut dire que miss NT ne fera pas cette année le road trip pour lequel je l'ai achetée.
Du coup je me dis qu'il faudrait que j'en loue une sur place.
Je contacte plusieurs sites, les tarifs ne sont pas affichés, les explications peu claires, je n'ai pas confiance.
C'est là que je tombe sur le site de Rider Maroc.
Ils proposent entre autres des randonnées d'une journée avec un guide du côté de l'Atlas.
Le site est très clair, les tarifs limpides.
Je choisis une Himalayan qui me parait adaptée à mon mètre 69 et qui devrait être photogénique,
En quelques clics c'est bouclé, magie d'internet.
Quelques heures plus tard je reçois un coup de fil de Fabrice, le patron de Rider Maroc.
Il veut connaitre mon niveau de moto et si on serait partants pour un peu de tout chemins.
Comme nous sommes preneurs il nous conseille de prendre la Vstrom, car l'himalayan en duo c'est très inconfortable.
Comme nous sommes hors saison il nous surclasse sans supplément .
Lundi matin comme prévu un chauffeur passe nous prendre sur une place à proximité du Riad et nous emmène dans la zone industrielle.
Le batiment est moderne et dans un patio impeccable et agréable nous attend un petit déjeuner copieux servi par deux gentilles marocaines.
Dehors Othmane prépare 3 motos.
Quasi neuves, lavées, entretenues, équipées de top case et de téléphones portables avec le gps, impeccable.
Nous choisissons parmi les casques neufs eux aussi.
Fabrice le sympathique patron arrive en Super Duke et m'autorise à coller mon support de caméra car ma Tomtom bandit n'est pas compatible avec le support gopro intégré.
Nous partons après quelques photos et quelques conseils sur la conduite "à la Marocaine".
Celle-ci s'avère très facile pour l'habitué de l'interfiles parisien que je suis.
Le rythme est soutenu, Fabrice m'a prévenu de ralentir si besoin et qu'il s'adapterait mais cela me va bien.
Ici les radars sont rares et les règles souples, il faut juste être très attentif et cela se passe bien.
Il n'empêche, griller le stop devant un policier placide ça fait bizarre.
Mais bon s'il me prenait l'idée saugrenue de m'arrêter je me ferai rentrer dedans .
Après quelques km de Nationale plate dans des terrains jobchés de déchets Fabrice bifurque et le monde change d'un coup, nous voilà au début des montagnes.
Le paysage change sans arrêt, passant du village complètement rouge au champs de cailloux arides et gris, puis à une explosion de vert lorsque qu'une rivière jaillit de la montagne.
Petit arrêt en terrasse afin de se désaltérer et d'échanger quelques impressions.
La Vstrom est incroyablement confortable, ma dulcinée est aux anges.
Nous n'avons pas les bons pneus pour le gravier et parfois j'ai l'impression de perdre l'avant, mais finalement cela passe et la bête reprend sans cogner le moins du monde.
Une chouette machine, d'ailleurs bien sollicitée dans cette côte et ses épingles à cheveux en gravillons.
Le paysage est juste incroyable, les villages sont pauvres et le parpaing nu règne en maitre, mais dans ces deserts de pierre on imagine mal comment les gens tirent leur subsistance.
A l'approche d'Imlil les maisons effondrées se font légion, les tentes "provisoires" aussi.
Le tremblement de terre a laissé de terribles séquelles.
Les routes ont été réparées et sont praticables bien que parfois à la limite du off road.
La résilience de ces gens qui possèdent si peu est admirable.
Des gamins nous saluent, des adultes aussi. Certains viennent discuter sans nous solliciter ou presque, et s'ils le font c'est beaucoup plus soft qu'à Marrakech.
Il ressort de tout cela une impression de gentillesse et de sérénité.
Fabrice nous arrête dans un "Kafeiz", le frigo de celui-ci est une cascade sous laquelle sont disposées les bouteilles, le client peut se servir directement.
Nous dejeunons d'un excellent tagine à l'ombre et au frais, quel luxe alors qu'il fait 40 degrés à la Medina!
Fabrice nous parle de sa vie de baroudeur et d'entrepreneur entre Dubai, le Maroc, la route 66...
Nous repartons pour rejoindre le désert d'Agafay par des routes neuves et roulantes, bien agréable de laisser les moteurs s'exprimer un peu.
Puis nous reprenons de petites routes au milieu des montagnes, c'est féérique.
Le bitume non damé fond au soleil et devient glissant.
Nous serpentons dans des paysages lunaires et je me délecte au guidon.
Dans les champs de pierre parfois un rectangle bien net délimité par des murs explose de verdure, des panneaux solaires alimentent des pompes et puisent l'eau du sous sol.
Ces exploitations semblent destinées aux chameaux.
Une femme sort d'une maison, simple cube de pierres au milieu de nulle part, sa robe de satin pourpre chatoie au milieu de l'océan de pierres grises, nos pupilles emmagasinent des images juste incroyables de beauté.
Après une nouvelle pause dans un kebab qui doit être bon vu l'affluence nous prenons le chemin du retour.
La nationale est reposante après ces heures à la limite de l'off road mais les températures remontent, bientôt 43 degrés.
Nous devrons nous y prendre à deux fois pour mettre de l'essence, les pompes de la station s'étant mises en sécurité à cause de la chaleur.
De retour chez Rider Maroc après quelques boissons leur chauffeur nous ramène au riad, des images plein la tête et la banane aux lèvres.
Rendez vous est pris pour dans 3 jours, nous avons hâte de remettre ça !
La décision de partir à Marrakech en avion veut dire que miss NT ne fera pas cette année le road trip pour lequel je l'ai achetée.
Du coup je me dis qu'il faudrait que j'en loue une sur place.
Je contacte plusieurs sites, les tarifs ne sont pas affichés, les explications peu claires, je n'ai pas confiance.
C'est là que je tombe sur le site de Rider Maroc.
Ils proposent entre autres des randonnées d'une journée avec un guide du côté de l'Atlas.
Le site est très clair, les tarifs limpides.
Je choisis une Himalayan qui me parait adaptée à mon mètre 69 et qui devrait être photogénique,
En quelques clics c'est bouclé, magie d'internet.
Quelques heures plus tard je reçois un coup de fil de Fabrice, le patron de Rider Maroc.
Il veut connaitre mon niveau de moto et si on serait partants pour un peu de tout chemins.
Comme nous sommes preneurs il nous conseille de prendre la Vstrom, car l'himalayan en duo c'est très inconfortable.
Comme nous sommes hors saison il nous surclasse sans supplément .
Lundi matin comme prévu un chauffeur passe nous prendre sur une place à proximité du Riad et nous emmène dans la zone industrielle.
Le batiment est moderne et dans un patio impeccable et agréable nous attend un petit déjeuner copieux servi par deux gentilles marocaines.
Dehors Othmane prépare 3 motos.
Quasi neuves, lavées, entretenues, équipées de top case et de téléphones portables avec le gps, impeccable.
Nous choisissons parmi les casques neufs eux aussi.
Fabrice le sympathique patron arrive en Super Duke et m'autorise à coller mon support de caméra car ma Tomtom bandit n'est pas compatible avec le support gopro intégré.
Nous partons après quelques photos et quelques conseils sur la conduite "à la Marocaine".
Celle-ci s'avère très facile pour l'habitué de l'interfiles parisien que je suis.
Le rythme est soutenu, Fabrice m'a prévenu de ralentir si besoin et qu'il s'adapterait mais cela me va bien.
Ici les radars sont rares et les règles souples, il faut juste être très attentif et cela se passe bien.
Il n'empêche, griller le stop devant un policier placide ça fait bizarre.
Mais bon s'il me prenait l'idée saugrenue de m'arrêter je me ferai rentrer dedans .
Après quelques km de Nationale plate dans des terrains jobchés de déchets Fabrice bifurque et le monde change d'un coup, nous voilà au début des montagnes.
Le paysage change sans arrêt, passant du village complètement rouge au champs de cailloux arides et gris, puis à une explosion de vert lorsque qu'une rivière jaillit de la montagne.
Petit arrêt en terrasse afin de se désaltérer et d'échanger quelques impressions.
La Vstrom est incroyablement confortable, ma dulcinée est aux anges.
Nous n'avons pas les bons pneus pour le gravier et parfois j'ai l'impression de perdre l'avant, mais finalement cela passe et la bête reprend sans cogner le moins du monde.
Une chouette machine, d'ailleurs bien sollicitée dans cette côte et ses épingles à cheveux en gravillons.
Le paysage est juste incroyable, les villages sont pauvres et le parpaing nu règne en maitre, mais dans ces deserts de pierre on imagine mal comment les gens tirent leur subsistance.
A l'approche d'Imlil les maisons effondrées se font légion, les tentes "provisoires" aussi.
Le tremblement de terre a laissé de terribles séquelles.
Les routes ont été réparées et sont praticables bien que parfois à la limite du off road.
La résilience de ces gens qui possèdent si peu est admirable.
Des gamins nous saluent, des adultes aussi. Certains viennent discuter sans nous solliciter ou presque, et s'ils le font c'est beaucoup plus soft qu'à Marrakech.
Il ressort de tout cela une impression de gentillesse et de sérénité.
Fabrice nous arrête dans un "Kafeiz", le frigo de celui-ci est une cascade sous laquelle sont disposées les bouteilles, le client peut se servir directement.
Nous dejeunons d'un excellent tagine à l'ombre et au frais, quel luxe alors qu'il fait 40 degrés à la Medina!
Fabrice nous parle de sa vie de baroudeur et d'entrepreneur entre Dubai, le Maroc, la route 66...
Nous repartons pour rejoindre le désert d'Agafay par des routes neuves et roulantes, bien agréable de laisser les moteurs s'exprimer un peu.
Puis nous reprenons de petites routes au milieu des montagnes, c'est féérique.
Le bitume non damé fond au soleil et devient glissant.
Nous serpentons dans des paysages lunaires et je me délecte au guidon.
Dans les champs de pierre parfois un rectangle bien net délimité par des murs explose de verdure, des panneaux solaires alimentent des pompes et puisent l'eau du sous sol.
Ces exploitations semblent destinées aux chameaux.
Une femme sort d'une maison, simple cube de pierres au milieu de nulle part, sa robe de satin pourpre chatoie au milieu de l'océan de pierres grises, nos pupilles emmagasinent des images juste incroyables de beauté.
Après une nouvelle pause dans un kebab qui doit être bon vu l'affluence nous prenons le chemin du retour.
La nationale est reposante après ces heures à la limite de l'off road mais les températures remontent, bientôt 43 degrés.
Nous devrons nous y prendre à deux fois pour mettre de l'essence, les pompes de la station s'étant mises en sécurité à cause de la chaleur.
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- MagicTonton
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Re: Marrakech, le pire et le meilleur
Beau récit
Merci pour ce partage.
Cela aidera peut-être certains à ne pas se faire "avoir" et à bien choisir leur lieu d'hébergement.
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12-12-2012 à ce jour CBF 600 SA 2012 Blanc nacré de 0 à 140 500 km (07/2024)
22-08-2014 au 10-03-2016 CBF 1000 FA 2014 Rouge de 0 à 32 400 km
10-03-2016 à 04-2019 Suzuki DL 1000 V-STROM Adventure 2016 de 0 à 49 880 km
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Re: Marrakech, le pire et le meilleur
Merci pour le récit, qui rappelle beaucoup de très bons souvenirs et juste un petit peu de moins bons
Plutôt vivant que devant...
Mes motos ...et autres essais
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Re: Marrakech, le pire et le meilleur
Merci pour ton témoignage.
Ca me rappelle des souvenirs aussi.
Marrakech et sa "pression" m'ont rappelé le même type de mésaventures.
Par contre j'avais été plus au sud à Ouarzazate et l'ambiance était bien plus sympathique globalement.
Merci
Ca me rappelle des souvenirs aussi.
Marrakech et sa "pression" m'ont rappelé le même type de mésaventures.
Par contre j'avais été plus au sud à Ouarzazate et l'ambiance était bien plus sympathique globalement.
Merci
FJR 1300 - 光
- Christian K
- Vraie pipelette ....
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Re: Marrakech, le pire et le meilleur
Ton récit donne à la fois envie d'y aller mais aussi de ne pas y aller !!!! La sortie moto oui, mais la visite de la médina non....
Merci d'avoir partagé ton expérience !!!!!
Merci d'avoir partagé ton expérience !!!!!
Citius Altius Fortius
La sieste est un métier. Moi je suis en formation...et je m'entraîne beaucoup.
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- varaland
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Re: Marrakech, le pire et le meilleur
Merci pour le partage :
Récit et photos. En conclusion de ces vacances, prudence et vigilance
Récit et photos. En conclusion de ces vacances, prudence et vigilance
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Re: Marrakech, le pire et le meilleur
Le Maroc !!! Que de beaux souvenirs
J'ai pu sillonner ce beau pays du Nord au Sud, de Rabat, Fès, Meknès (villes impériales), casa à Taroudan... de Marrakech (palmeraie et l'hôtel la Mamounia) à Ouarzazate en passant par Aïd-Bénadou avec son fameux site de tournage de films... bref des souvenirs plein la tête.
J'ai pu sillonner ce beau pays du Nord au Sud, de Rabat, Fès, Meknès (villes impériales), casa à Taroudan... de Marrakech (palmeraie et l'hôtel la Mamounia) à Ouarzazate en passant par Aïd-Bénadou avec son fameux site de tournage de films... bref des souvenirs plein la tête.
Modifié en dernier par maverick1150 le jeu. 1 août 2024 08:56, modifié 1 fois.
Carpe Diem
- mimi62
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Re: Marrakech, le pire et le meilleur
Coucou Mav, expérience un tantinet compliqué à Marrakech, j’espère néanmoins que tu as trouvé la chaleur que tu étais venu chercher loin de la bruine bruxelloise
Si je puis me permettre, si tu projettes un nouveau séjour au Maroc,
Je te recommande le: Palais Marouan à Meknes. Meknes se situe à 48km de Fés. Le Riad est superbe. Nicolas et son épouse sont charmants, et niveau gastronomie, tu seras au anges.
Tu peux aller si tu veux sur FB, voir les photos de ce Riad,
Ou nous espérons nous rendre en Octobre.
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Re: Marrakech, le pire et le meilleur
Oups !!! Coucou Mimi...je parle de mes souvenirs de mon voyage au Maroc datant fin des années 90 et dont je me souviens encore. Belle expérience !
Merci néanmoins pour ton message
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Carpe Diem
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Re: Marrakech, le pire et le meilleur
Bravo pour ce récit !
Tu as de réelles qualités d'écriture.
Mon expérience perso du Maroc ressemble de très près à tes aventures.
De très beaux paysages et des gens sympathiques et généreux ... une fois sorti des endroits courus par les touristes.
Tu as de réelles qualités d'écriture.
Mon expérience perso du Maroc ressemble de très près à tes aventures.
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La plupart des gens se contentent d'exister. (Oscar Wilde)
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Re: Marrakech, le pire et le meilleur
merci pour ton récit, si fidèle à ce que j'ai vécu en 4x4 il y a plus de 10 ans, faut bien choisir ses destinations, hors sites touristiques, un peu comme partout mais puissance 10 là-bas!
BMW 650 Xcountry
KTM Adventure 1050 2015 ...vendue
CBF 1000 FA blanche 2010,version 106 chevaux ...VENDUE
Kawasaki Z1000SX verte, 2012, selle confort, bulle haute Ermax, version bridée 106 cv (full = 142cv) et un âne pour les mener... vendue
heureusement qu'il y a des cons, ça me rappelle que finalement je ne le suis pas tant...
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heureusement qu'il y a des cons, ça me rappelle que finalement je ne le suis pas tant...