Nous venons mon épouse et moi de passer une semaine à Marrakech, j'écris ces lignes de l'aéroport en attendant l'embarquement du retour.
Début juillet.
De la fenêtre de la cuisine je contemple encore une fois la pluie qui tombe dans notre jardin breton...
Ras le bol, le besoin de soleil devient pressant.
Quelques clics plus tard j'ai réservé une semaine pour deux à Marrakech, vol et Riad dans la Medina.
Ce n'est pas la bonne saison vu que les températures tournent au dessus de 40 degrés mais au moins on ne devrait pas avoir de pluie.
Cette semaine nous aura montré le pire et le meilleur.
La partie 1 relate le pire: Arnakech.
Loger dans la Médina semblait une bonne idée, c'était une erreur.
Le Riad n'est pas accessible en voiture et s'orienter est au départ compliqué.
Nous n'avons pas fait 3 mètres en descendant du taxi qu'un jeune homme nous propose gentiment de nous guider.
Il faut repousser ceux qui veulent se saisir de notre sac.
100 mètres plus loin nous sommes arrivés.
Notre "gentil" guide veut maintenant de l'argent, il demande 200 dirams (20 euros), je lui donne 60 dirams car cela fait cher du mètre, cela semble lui convenir.
Un peu désagréable comme premier contact mais cela nous a aidé à trouvé le Riad et si nous étions dans la misère nous ferions peut être pareil.
Le riad est superbe, la chambre charmante, l'accueil avec un thé et des gâteaux aussi.
On nous présente un catalogue de prestations, repas, randonnées, massages...
On nous dit aussi de demander notre chemin uniquement aux commerçants.
La nuit est compliquée entre le bruit de la Medina, la chaleur fenêtres ouvertes ou le froid de la clim puis l'appel pour la prière à 4:45.
Au moins on est dépaysés.
J'aurai du amener des boules quies et je me réveille avec un rhume qui durera la semaine.
Nous prendrons tous nos repas du soir et les petit déjeuners sur le toit du Riad.
Le personnel est adorable, c'est joli et entretenu avec soin.
Nous sortons du Riad et consultons notre plan.
Un jeune jovial, sympathique et habillé de neuf à l'européenne nous demande sans accent si on est français et nous souhaite la bienvenue, il nous dit travailler dans la boutique de son oncle à 20 mètres de là, je crois donc m'adresser à un commerçant.
Il nous explique qu'aujourd'hui est un jour spécial, les berbères viennent vendre leurs peaux et que nous devrions voir ça.
Il interpelle un gars qui passe et qui justement travaille le cuir, lui demande de nous emmener.
Tout en nous expliquant qu'il est lui même berbère et qu'il a de la famille en France celui-ci nous guide rapidement dans le dédale de ruelles.
Tournicoti, tournicota, nous sommes bientôt incapables de nous repérer.
Nous arrivons devant une autre personne qui semble nous attendre et dit faire partie de l'association des tanneurs, il nous remet une branche de menthe pour couvrir l'odeur, et nous emmène devant des bassins où le cuir est travaillé dans des conditions effroyables et nous nous retrouvons dans une boutique sans avoir rien demandé.
Thé à la menthe et ils commencent à déplier des tapis, à vouloir nous faire à toute force acheter un blouson à des prix qui "cassent la baraque" pour "soutenir la communauté".
La qualité des articles présentés est pitoyable.
Nous repoussons désepérement ces offres et nous voilà dans une herboristerie.
Pas encore au fait des prix nous achetons de l'huile de massage et des cristaux de menthe pour 650 dirhams, qui s'avèreront être 840 suite à un joli tour de passe passe sur le terminal de paiement.
Une fois mieux informés nous constaterons qu'il doit bien y en avoir pour 10€ de marchandises dans le sac.
A la sortie nous nous retrouvons dans un coin perdu et miséreux, entourés de nos 2 "guides" qui exigent 3 fois 200 dirhams.
Pas rassuré je préfère payer.
Nous irons nous plaindre à la brigade touristique sur les conseils d'un guide officiel et seront reçus dehors par un monsieur courtois et qui connait bien la Bretagne, il nous dira qu'il "s'en occupe".
Difficile de savoir si une action quelconque en découlera.
Ce guide officiel nous expliquera que ce scénario est toujours le même, réglé comme du papier à musique.
Nous ne sommes donc pas les seuls naifs, cela me rassurerai presque.
A partir de là dès que nous mettrons le pied en dehors du Riad nous serons accostés tout les 5 mètres dans la Médina.
Par les vendeurs de camelote chinoise censée être de l'artisanat, par les faux guides, par les rabatteurs, par les marchands de parfum, les taxis, etc.
Certains vous diront que vous êtes dans une impasse pour vous dérouter, ou vous diront "par là!" d'un ton péremptoire.
Entre temps nous avons surfé un peu et appris quelques bases:
Surtout ne pas demander son chemin, ne pas s'arrêter, ne pas avoir l'air perdu, ne pas parler aux gens sous peine d'être un morceau de viande dans un essaim de mouches...
La ville entière semble n'avoir qu'une idée en tête: Arnaquer le touriste et lui refiler les pires daubes possibles.
Nous apprendrons rapidement à dire non poliment mais fermement, à ignorer les insultes parfois, mais quel plaisir y a t'il à déambuler ainsi sur la défensive?
Notre séjour est gâché.
Nous visiterons les classiques: jardin de Majorelle, musée Saint Laurent, palais de la Bahia, jardin secret,...
Le guide officiel nous emmène dans une boutique qui serait du vrai artisanat, mais comment être sûrs dans cette capitale de l'arnaque?
Je manque de vêtements légers et on m'y montre une chemisette et un pantalon, je demande plusieurs fois le prix sans succès, "ne t'inquière pas mon ami, pour toi un très bon prix".
Au final il me propose 179€!
Après quelques minutes de négociation nous sommes rendus à 40 euros.
Nous reposons le tout et partons, on est vraiment pris pour des..., mais le dire à quoi bon?
Nous achèterons cette tenue sans négocier dans un des rares magasins affichant les prix pour 10 euros.
Heureusement notre expérience du Maroc ne se résumera pas à la Médina, de la même façon que le touriste qui n'aura vu que les Halles ou Montmartre ne connaitra ni la France ni les français.
D'abord le personnel du Riad aura été au top, poli, attentionné, souriant, chaleureux.
Cela a rattrapé bien des choses.
Ensuite Ali, un chauffeur qu'on nous a conseillé pour sa fiabilité nous montrera aussi son extrême gentillesse.
Si son tarif est un poil plus élevé pour les touristes il restera raisonnable et n'essayera pas de nous arnaquer.
Mais surtout il y a le meilleur en partie 2, et pour nous meilleur rimera avec Rider
