Essai de la BMW F 800 R by Irezumi
Posté : sam. 31 oct. 2009 16:14
Amis du roadster, bonsuer !
Passant hier soir à la concession BMW de St Cyr s/ Loire, j'ai pu voir la petite nouveauté teutonne : la F 800 R, soit le roadster accessible version BMW. Pourquoi accessible ? Parce qu'à 7990 €, elle trouve sa place au sein de la production actuelle. Et une fois n'est pas coutume, elle ne propose pas pléthore d'options ; seulement quelques unes bien senties. Voyons ça !
Tout d'abord, l'esthétique. Bon bah Béhème on aime ou pas. Pour ma part, ce n'est pas trop ma came… Mais il faut reconnaître que cette fois, c'est plutôt dans l'air du temps. Assez anguleuse, elle me fait penser un peu à une Benelli de par son côté "futuriste". Rien que l'optique nous emmène chez Mad Max, ou chez Akira. La moto dans son ensemble est homogène, mais me parait longue (c'est le passager qui va être content). Enfin, comme toujours chez BMW, la chaine et le silencieux d'échappement sont inversés par rapport aux autres machines.
La machine présentée, blanche, est équipée des options suivantes :
- le saut-de-vent couleur carrosserie
- l'ABS
- les poignées chauffantes
- l'ordinateur de bord
- les clignotants à LED
Le tout est parfaitement ajusté : les allemands, pour ce qui est de la qualité et de la finition, ce ne sont pas des branques !!!
On remplit la fiche d'essai, pas de caution, et je sors accompagné d'un technicien chargé de m'expliquer le fonctionnement des commodos (prend moi pour un blaireau). Rien de particulier : tout est à sa place, même les clignotants sont "à la japonaise". On trouve de plus à droite le bouton pour les poignées chauffantes, et à gauche le bouton de défilement des infos sur l'ordinateur de bord (conso moyenne, instantanée, km restants avant le plein, etc…)
On la démarre et un bruit métallique emplit mes oreilles. Pas le bruit d'une batterie de casseroles, mais presque.
Je prends place, je trouve de suite mes marques. Cela me rappelle mon CBF : incrusté dans la moto, le bidon contre le faux réservoir qui remonte très haut, les bras presque tendus, les jambes pliées juste ce qu'il faut. Et pour une fois, ils ont pensé aux petites gens et j'ai les 2 pieds à plat par terre. Le tableau de bord présente le compte-tour gradué jusqu'à 10 000 trs/mn (zone rouge à 8500), surmonté par le compteur de vitesse. A droite de tout ça, l'affichage digital avec tout le reste des infos.
Embrayage souple, 1ère verrouillée nickel dans le bruit caractéristique des bavaroises, et c'est parti pour 30 minutes d'essai.
La vocation première d'un roadster étant la circulation urbaine, je décide de me taper de la circulation en apéritif.
La maniabilité est très correcte, mais comme je le supputais en la voyant : elle est sacrément longue ! Et du coup, moi qui n'ai roulé que des sportives récemment, je suis un peu perdu… Cette petite est complètement équilibrée avant-arrière, notamment grâce au réservoir d'essence (le vrai) qui se retrouve sous la selle. Je n'ai plus l'habitude de cette position neutre. Mais quelques minutes me suffiront à m'y refaire à peu près.
Le freinage est exempt de tous reproches. L'arrière est particulièrement efficace, et l'avant propose un super feeling : pas de surprise. Je ferai un test de l'ABS un brin plus tard : quelques retours dans la pédale, mais rien à dire sur le frein avant. Par contre, la fourche plonge exagérément.
Maintenant, la pièce maitresse : le moteur. C'est un bicylindre parallèle, le même que sur les autres F 800 de la marque (voir l'essai de la F 800 ST). Autant la rotation de la poignée d'accélération est facile, autant la réponse du moteur est bizarre. Il y a comme un décalage. Mais le gros problème n'est pas là. Ce moulin vibre, normal pour un bi vous me direz. Mais là, c'est sur toute la plage du régime. Ensuite, sous 4000 trs/mn, y'a rien, ça cogne, ça renâcle, ça n'est pas content. Par contre, passé ce régime, welcome in another world !!! Ca pousse mes enfants, mais alors grave ! A se demander comment on ne se retrouve pas en wheeling en 1ère et en 2ème… La zone rouge arrive du coup très vite et on passe le rapport supérieur. D'ailleurs, un conseil : oubliez l'embrayage. Le passage des rapports est bien plus aisé et confortable à la volée.
Les rapports d'ailleurs. Ils sont bizarrement étagés. Au vu de la plage régime et des vitesses légales en France, les 5 et 6ème vitesses sont inutiles. En effet, pour ne pas se retrouver en bas du compte-tour (là où il n'y a rien), il faut jouer sans cesse avec la boite. Et je vous promets qu'à la longue, c'est lourdingue ! En ville, c'est carrément l'enfer. Je passe plus de temps à tricoter avec mon pied gauche qu'à profiter de l'agrément général de la machine.
Je me tape une franche accélération sur voie rapide histoire de voir ce que cela donne : comme écrit ci-dessus, ça pousse méchant entre 4500 et 9500 trs/mn. L'accélération est carrément démoniaque et fulgurante. C'est quand même dingue de retrouver le fameux "coup-de-pied au cul" cher aux amateurs de sensations chez une moto allemande ! Mais le fait est là : couché derrière le saut-de-vent, le 0 à 100 avalé en 1ère en moins de secondes qu'il n'en faut pour l'écrire, je me retrouve à 180 km/h en 4ème. Là, il n'y a plus de protection, et je ne sais plus comment me mettre… De toute façon, un rond-point me saute à la figure, je saute sur les freins, rétrogradage aidé de l'embrayage, avec un coup de gaz à chaque fois pour compenser le méga frein-moteur sur les 3 derniers (ou premiers) rapports. Encore une des joies du bicylindre, même si sa configuration parallèle enlève de la rugosité par rapport à une configuration en V ou en L.
Le retour se fera par petites routes où la machine se place sans problème, même si je serai encore gêné par son gabarit. Je ne la trouve pas hyper réactive et je sens la roue arrière loin, mais loiiinnnn… Pas qu'elle se désunisse, elle est même plutôt très stable, mais je pense qu'elle n'est peut être pas douée pour l'improvisation. Les suspensions, quand à elles, font leur job très honorablement ; rien à redire. Par ailleurs, la fourche n'est pas inversée.
Retour à la concession et échange de mes impressions avec le responsable. Je vous les livre.
Elle m'a laissé un ressenti bizarre : comme si on retrouvait dans la même machine le sérieux et le côté "sans-sensations" des BMW, accompagnés d'un moteur rageur et fun dans les tours. Pour son tarif, on a droit à la qualité et à la finition irréprochable des machines bavaroises, sans profiter des spécificités :
- paralever
- telelever
- courroie de transmission.
C'est donc de ce côté que la marque a rogné pour proposer ce tarif attractif. Vous me direz, ces 3 trucs, on en a pas besoin. Oui mais du coup, on a un peu l'impression de ne pas faire partie de la famille BMW. Bref je ne comprends pas trop la philosophie.
Je dirais : virez nous l'ordinateur de bord et les poignées chauffantes et mettez nous une fourche inversée et un moteur plein partout : vous ferez un carton !
En toute honnêteté, même si cette F 800 R ne me convient pas, j'ai apprécié le comportement général et la facilité d'accès. De plus, à ce prix, pouvoir profiter de la qualité de fabrication BMW, ainsi que de l'image qu'elles donnent (spéciale dédicace à l'automobiliste qui m'a fait un clin d'œil au feu rouge en haut de la tranchée), c'est génial. Mi-ange mi-démon, elle occupe une niche : le roadster mi-cool (CBF, Bandit) mi-furieux (Hornet, GSR). Donc que ceux qui aiment rouler en haut du compte-tour et jouer avec la boite sur une machine valorisante et qui sorte du standard japonais, précipitez-vous !!!
Passant hier soir à la concession BMW de St Cyr s/ Loire, j'ai pu voir la petite nouveauté teutonne : la F 800 R, soit le roadster accessible version BMW. Pourquoi accessible ? Parce qu'à 7990 €, elle trouve sa place au sein de la production actuelle. Et une fois n'est pas coutume, elle ne propose pas pléthore d'options ; seulement quelques unes bien senties. Voyons ça !
Tout d'abord, l'esthétique. Bon bah Béhème on aime ou pas. Pour ma part, ce n'est pas trop ma came… Mais il faut reconnaître que cette fois, c'est plutôt dans l'air du temps. Assez anguleuse, elle me fait penser un peu à une Benelli de par son côté "futuriste". Rien que l'optique nous emmène chez Mad Max, ou chez Akira. La moto dans son ensemble est homogène, mais me parait longue (c'est le passager qui va être content). Enfin, comme toujours chez BMW, la chaine et le silencieux d'échappement sont inversés par rapport aux autres machines.
La machine présentée, blanche, est équipée des options suivantes :
- le saut-de-vent couleur carrosserie
- l'ABS
- les poignées chauffantes
- l'ordinateur de bord
- les clignotants à LED
Le tout est parfaitement ajusté : les allemands, pour ce qui est de la qualité et de la finition, ce ne sont pas des branques !!!
On remplit la fiche d'essai, pas de caution, et je sors accompagné d'un technicien chargé de m'expliquer le fonctionnement des commodos (prend moi pour un blaireau). Rien de particulier : tout est à sa place, même les clignotants sont "à la japonaise". On trouve de plus à droite le bouton pour les poignées chauffantes, et à gauche le bouton de défilement des infos sur l'ordinateur de bord (conso moyenne, instantanée, km restants avant le plein, etc…)
On la démarre et un bruit métallique emplit mes oreilles. Pas le bruit d'une batterie de casseroles, mais presque.
Je prends place, je trouve de suite mes marques. Cela me rappelle mon CBF : incrusté dans la moto, le bidon contre le faux réservoir qui remonte très haut, les bras presque tendus, les jambes pliées juste ce qu'il faut. Et pour une fois, ils ont pensé aux petites gens et j'ai les 2 pieds à plat par terre. Le tableau de bord présente le compte-tour gradué jusqu'à 10 000 trs/mn (zone rouge à 8500), surmonté par le compteur de vitesse. A droite de tout ça, l'affichage digital avec tout le reste des infos.
Embrayage souple, 1ère verrouillée nickel dans le bruit caractéristique des bavaroises, et c'est parti pour 30 minutes d'essai.
La vocation première d'un roadster étant la circulation urbaine, je décide de me taper de la circulation en apéritif.
La maniabilité est très correcte, mais comme je le supputais en la voyant : elle est sacrément longue ! Et du coup, moi qui n'ai roulé que des sportives récemment, je suis un peu perdu… Cette petite est complètement équilibrée avant-arrière, notamment grâce au réservoir d'essence (le vrai) qui se retrouve sous la selle. Je n'ai plus l'habitude de cette position neutre. Mais quelques minutes me suffiront à m'y refaire à peu près.
Le freinage est exempt de tous reproches. L'arrière est particulièrement efficace, et l'avant propose un super feeling : pas de surprise. Je ferai un test de l'ABS un brin plus tard : quelques retours dans la pédale, mais rien à dire sur le frein avant. Par contre, la fourche plonge exagérément.
Maintenant, la pièce maitresse : le moteur. C'est un bicylindre parallèle, le même que sur les autres F 800 de la marque (voir l'essai de la F 800 ST). Autant la rotation de la poignée d'accélération est facile, autant la réponse du moteur est bizarre. Il y a comme un décalage. Mais le gros problème n'est pas là. Ce moulin vibre, normal pour un bi vous me direz. Mais là, c'est sur toute la plage du régime. Ensuite, sous 4000 trs/mn, y'a rien, ça cogne, ça renâcle, ça n'est pas content. Par contre, passé ce régime, welcome in another world !!! Ca pousse mes enfants, mais alors grave ! A se demander comment on ne se retrouve pas en wheeling en 1ère et en 2ème… La zone rouge arrive du coup très vite et on passe le rapport supérieur. D'ailleurs, un conseil : oubliez l'embrayage. Le passage des rapports est bien plus aisé et confortable à la volée.
Les rapports d'ailleurs. Ils sont bizarrement étagés. Au vu de la plage régime et des vitesses légales en France, les 5 et 6ème vitesses sont inutiles. En effet, pour ne pas se retrouver en bas du compte-tour (là où il n'y a rien), il faut jouer sans cesse avec la boite. Et je vous promets qu'à la longue, c'est lourdingue ! En ville, c'est carrément l'enfer. Je passe plus de temps à tricoter avec mon pied gauche qu'à profiter de l'agrément général de la machine.
Je me tape une franche accélération sur voie rapide histoire de voir ce que cela donne : comme écrit ci-dessus, ça pousse méchant entre 4500 et 9500 trs/mn. L'accélération est carrément démoniaque et fulgurante. C'est quand même dingue de retrouver le fameux "coup-de-pied au cul" cher aux amateurs de sensations chez une moto allemande ! Mais le fait est là : couché derrière le saut-de-vent, le 0 à 100 avalé en 1ère en moins de secondes qu'il n'en faut pour l'écrire, je me retrouve à 180 km/h en 4ème. Là, il n'y a plus de protection, et je ne sais plus comment me mettre… De toute façon, un rond-point me saute à la figure, je saute sur les freins, rétrogradage aidé de l'embrayage, avec un coup de gaz à chaque fois pour compenser le méga frein-moteur sur les 3 derniers (ou premiers) rapports. Encore une des joies du bicylindre, même si sa configuration parallèle enlève de la rugosité par rapport à une configuration en V ou en L.
Le retour se fera par petites routes où la machine se place sans problème, même si je serai encore gêné par son gabarit. Je ne la trouve pas hyper réactive et je sens la roue arrière loin, mais loiiinnnn… Pas qu'elle se désunisse, elle est même plutôt très stable, mais je pense qu'elle n'est peut être pas douée pour l'improvisation. Les suspensions, quand à elles, font leur job très honorablement ; rien à redire. Par ailleurs, la fourche n'est pas inversée.
Retour à la concession et échange de mes impressions avec le responsable. Je vous les livre.
Elle m'a laissé un ressenti bizarre : comme si on retrouvait dans la même machine le sérieux et le côté "sans-sensations" des BMW, accompagnés d'un moteur rageur et fun dans les tours. Pour son tarif, on a droit à la qualité et à la finition irréprochable des machines bavaroises, sans profiter des spécificités :
- paralever
- telelever
- courroie de transmission.
C'est donc de ce côté que la marque a rogné pour proposer ce tarif attractif. Vous me direz, ces 3 trucs, on en a pas besoin. Oui mais du coup, on a un peu l'impression de ne pas faire partie de la famille BMW. Bref je ne comprends pas trop la philosophie.
Je dirais : virez nous l'ordinateur de bord et les poignées chauffantes et mettez nous une fourche inversée et un moteur plein partout : vous ferez un carton !
En toute honnêteté, même si cette F 800 R ne me convient pas, j'ai apprécié le comportement général et la facilité d'accès. De plus, à ce prix, pouvoir profiter de la qualité de fabrication BMW, ainsi que de l'image qu'elles donnent (spéciale dédicace à l'automobiliste qui m'a fait un clin d'œil au feu rouge en haut de la tranchée), c'est génial. Mi-ange mi-démon, elle occupe une niche : le roadster mi-cool (CBF, Bandit) mi-furieux (Hornet, GSR). Donc que ceux qui aiment rouler en haut du compte-tour et jouer avec la boite sur une machine valorisante et qui sorte du standard japonais, précipitez-vous !!!